Certains découpent leurs vieux jeans pour en faire des jambières, d’autres les assemblent en patchwork pour faire de nouveaux vêtements, et Jack Spencer en fait des paires de lunettes. Un concept inattendu si l’on considère que le denim est une matière souple peu adaptée à la solidité et à la rigidité de montures. Une problématique que le designer autodidacte britannique est parvenu à balayer après des centaines de prototypes conçus les uns après les autres pendant près d’une décennie.
Basée dans les Cornouailles, au sud-ouest de l’Angleterre, la start-up Mosevic Eyewear propose désormais des montures solaires haut de gamme, fabriquées à la main en très petites quantités, en denim bleu ou noir. Une prouesse rendue possible grâce à un procédé unique que l’on doit à leur inventeur. Jack Spencer imprègne le denim récupéré d’une résine biologique et presse les couches ensemble avant de les faire sécher. Une technique qui lui permet d’obtenir un matériau s’apparentant au denim, mais plus solide, qu’il transforme ensuite à la main en lunettes avec de la cire naturelle dure, des détails en laiton et des verres polarisés – ou sans aucun verre pour permettre à un opticien d’y ajouter des verres correcteurs.
Malgré leur originalité, les lunettes de soleil remplissent les mêmes caractéristiques que des montures que l’on pourrait qualifier de « traditionnelles », que ce soit en termes de maintien, de confort, et de résistance à l’eau, au maquillage ou aux crèmes solaires, à en croire la start-up. Cinq formes de montures, déclinées en denim bleu ou noir, sont actuellement disponibles, pour un prix de départ fixé à 260 euros. Le tout expédié en 6 à 8 semaines puisque le designer les fabrique à la main.
Pratique plébiscitée par moult créateurs engagés, l’upcycling permet aujourd’hui de valoriser les déchets en tout genre, du paquet de chips au siège de métro en passant par les parapluies et pare-brise cassés, et de leur offrir une seconde vie sous la forme de vêtements et accessoires. Un procédé qui, de l’aveu de Jack Spencer lui-même, ne suffira pas « à sauver la planète ou les tortues », mais qui peut contribuer à réduire les montagnes de déchets qui polluent aujourd’hui l’environnement, sinon au moins sensibiliser les consommateurs au désastre que représente la surconsommation pour la planète.
Source: ladepeche