La canne est évoquée dès l’Antiquité grecque (avec Œdipe face au Sphinx) et dans la Bible (notamment lors de l’épopée de Moïse). La canne est également très présente à Rome à la période de l’empire romain dans les années 400 où tous les nobles avaient une canne. L’uniforme du légionnaire romain était aussi composé d’une canne-bâton appelée la canne centurion. La canne fait alors souvent office de signe distinctif, hiérarchique ou nobiliaire même si elle poursuit aussi une destinée plus rustique et plus utilitaire dans les couches plus rurales de la société.
C’est ainsi que l’apparition de la canne comme « bâton de promenade » date du XIIe siècle . À partir de cette période, la canne connaît alors d’innombrables déclinaisons de forme, et d’usages.
En France, la Renaissance commence à remettre la canne à la mode dès le XIVème siècle. François Ier possède une canne et la régente Catherine de Médicis aussi. Elle reste donc l’apanage des monarques et de la noblesse, comme plus tard pour Louis XIII, puis Louis XIV, ainsi que pour leurs courtisans qui en firent l’une des règles de l’étiquette et même pour leurs comédiens qui l’utilisaient comme symbole de grandeur dans leurs pièces. On se souvient également de la très riche canne de Richelieu, témoignant de son rang et de son aisance.
C’est à la Révolution que la canne se démocratise et que l’épée autonome décline avec les énormes cannes torsadées appelées « cannes-gourdins » des jacobins.
C’est principalement la Belle Époque (fin du XIXe siècle au début de la Première Guerre mondiale de 1914) qui fera de la canne un accessoire viril et élégant de la mode masculine bourgeoise et non plus seulement aristocratique. La canne est le complément indissociable de la redingote.
On parle alors de l’âge d’or de la canne. Il devient alors aussi incongru à un homme de sortir sans sa canne qu’à une femme de se promener sans chapeau.
Source : cote eden