La Naissance du bonnet
Le mot bonnet apparaît au XIIe siècle en ancien français « bonet » qui signifie « étoffe servant à faire des coiffes ». L’origine du mot proviendrait peut-être aussi du latin médiéval « abonnis », signifiant « bandeau servant de coiffure ». Ce qui est sûr, c’est que le bonnet est la plus ancienne forme de couvre-chef connue, définie essentiellement par sa matière souple, sans bord ni visière !
Son antécédent le plus célèbre reste le bonnet phrygien, ou bonnet de la liberté, symbole de la Révolution française. Saviez-vous que l’origine de ce chapeau remonte à l’Antiquité ? Il s’agit en fait d’un savant mélange de la coiffe rouge que portaient les Phrygiens, habitants de la Phrygie (en Perse), et du pileus, un bonnet conique porté par les esclaves romains à qui l’on venait de rendre leur liberté. De façon générale, les premières formes de couvre-chefs connues dans l’Antiquité avaient toute une forme de bonnet, soit en cuir, soit en fibres naturelles.
Usages et langage du bonnet
En France, un bonnet en tissu avec des brides, également appelé cale, était porté par les hommes de toutes conditions durant le Moyen-Âge, jusqu’au XVIe siècle. On le portait seul ou associé à un autre couvre-chef, comme un chapeau de paille pour les paysans ou une capuche pour les moines. Les femmes quant à elles, couvraient leurs têtes de voiles ou de coiffes, plus ou moins volumineux selon la période. Le bonnet se déclinait aussi pour les bébés et les enfants, qui portaient un béguin, brodé et orné, pour protéger leur petite tête du froid.
À partir du XVIe siècle, le bonnet devient souvent le symbole d’une profession ou d’une catégorie. Le bonnet de coton, pour sa couleur blanche, était ainsi l’apanage de l’aristocratie et des royalistes. Le bonnet vert coiffait les banqueroutiers (!) tandis que le bonnet carré décrivait la barrette des ecclésiastiques ou la toque des professeurs.
De la fabrication artisanale à l’industrie
Dès le XIVe siècle, en France, la technique du tricot devient une activité artisanale et commerciale à part entière. À Paris, les artisans spécialisés fabriquent principalement des bonnets, d’où le nom de bonneterie pour qualifier l’ensemble du commerce d’articles en tricot. Le métier de bonnetier existe depuis 1505, date à laquelle une confrérie de bonnetiers a déposé ses statuts. Il est dérivé du mot bonnet qui désignait à l’époque l’étoffe et non la coiffe elle-même.
L’histoire de la fabrication mécanique des bonnets de coton tricotés commence avec l’invention du métier à tricoter par l’Anglais William Lee en 1589. En France, tout commence dans la ville de Troyes, où la première manufacture de bonneterie est créée en 1745. On y fabrique d’abord des bonnets, avant de fabriquer des bas.
Source: blanbonnet