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LA PETITE HISTOIRE DES ÉCOUTEURS

Chronologie d’un accessoire qui fait du bruit

En lançant le Walkman en 1979, Sony a transformé notre façon de voir le monde et a révolutionné nos déplacements. L’avènement de la musique portable a transformé les écouteurs – jadis attachés à un appareil fixe au bureau ou à la maison – en un accessoire ultrapolyvalent, en faisant (littéralement) l’une des premières technologies prêt-à-porter. Brillant amalgame d’ingénierie et de style, les écouteurs illustrent la façon dont les progrès technologiques sont intrinsèquement liés à la mode dans notre culture. Il suffit de compter le nombre de paires d’écouteurs Beat dans n’importe quel avion ou wagon de métro pour s’en convaincre. Les écouteurs sont aussi devenus un pilier important des espaces sociaux virtuels. Quiconque possédant un téléphone intelligent et une paire d’écouteurs a en main tous les outils nécessaires pour construire des ambiances et des espaces privés à volonté, détachés de toute emprise physique. De leur premier usage en tant que technologie militaire à leur omniprésence dans les rues et les lieux de travail d’aujourd’hui, les écouteurs n’ont rien perdu de leur attrait, offrant à ceux qui les portent la possibilité de créer leur propre réalité et de choisir la trame sonore de leurs instants de solitude. Nous sommes maintenant tous équipés pour nous faire notre propre cinéma.

1890

Comme pratiquement toute technologie destinée à un usage personnel, les écouteurs furent d’abord utilisés en tant qu’outil de travail avant d’être associés aux loisirs et à la culture pop. Dans les années 1890 et tout au long des deux guerres mondiales, les standardistes américains portaient un casque minimaliste doté d’un fil métallique lié à un seul petit écouteur-bouton enfoncé dans leur oreille. Le casque était relié à un microphone en forme de corne suspendu à leur épaule. Les employés assignés à ces stations – généralement des femmes – actionnaient les contrôles des standards afin d’assurer la liaison entre les maisons et les bureaux par le biais de lignes téléphoniques, en branchant ou en débranchant certains commutateurs, un peu à la façon d’une forme primitive de médias sociaux analogiques. Les prises de ces écouteurs, sécuritaires, mais permettant de connecter ceux-ci facilement aux stations des standardistes, sont à ce jour demeurées le modèle de référence pour les écouteurs modernes.

En 1895, l’Electrophone a été créé afin de diffuser des concerts de musique en direct dans les maisons en utilisant la technologie des standards téléphoniques. «S’installer dans son fauteuil et écouter vos performances préférées en direct des théâtres et des salles de concert de Londres est certainement une méthode des plus agréables de vous occuper pendant une heure ou deux», peut-on lire sur l’une de leurs publicités. Le casque d’écoute Electrophone était une espèce d’hybride entre un stéthoscope et une raquette de tennis. On collait à notre oreille les deux écouteurs posés aux extrémités d’un manche, et on pouvait aussi facilement utiliser le casque à des fins d’écoute collective en partageant le combiné avec autrui. Plutôt que de permettre d’échapper à la vie sociale, comme ils le feraient plus tard, le casque permettait alors de générer des expériences d’écoute en groupe.

1910, le casque d’écoute moderne a été inventé par un homme féru de religion et de technologie du nom de Nathaniel Baldwin. Cet ancien étudiant de Stanford souhaitait amplifier le volume des sermons prononcés dans son temple mormon. Chacun des écouteurs conçus par Baldwin était doté d’une bobine de cuivre de 1,6 km de long insérée dans leur coquille, qui captait le son sans utiliser l’électricité. Les écouteurs étaient reliés entre eux par deux courroies élégamment espacées. L’ancêtre des écouteurs modernes de type coquilles était né. L’invention de Baldwin a véritablement pris son envol quand la marine américaine a racheté l’idée afin de permettre aux marins d’isoler certains signaux sonores diffusés à partir d’endroits lointains pendant la Première Guerre mondiale. L’utilisation de ces écouteurs à des fins militaires leur a conféré un caractère plus grave et solitaire que ne l’était le bon vieil Électrophone. Une tige de laiton plantée sur chaque écouteur à la façon d’une antenne, permettant au casque d’être ajusté selon différentes tailles, venait compléter le look Jules Vernesque de ce dispositif aux allures steampunk.

1958, l’inventeur John Koss a conçu la toute première paire d’écouteurs stéréo haute fidélité dans le but de démontrer la qualité sonore de son phonographe portable, qui était doté d’une fonction «d’écoute privée» novatrice permettant une utilisation personnelle et silencieuse. Or, ces écouteurs permettant aux gens d’écouter leur musique en toute quiétude à la maison se sont vendus plus rapidement que la chaîne stéréo elle-même, s’avérant tout particulièrement populaires auprès des militaires rentrés de guerre. Le premier ensemble d’écouteurs de Koss s’inspirait du design des écouteurs de Baldwin et proposait une version revue et améliorée, avec de plus grosses coquilles et une technologie stéréo perfectionnée. Les courroies en cuir de Baldwin ont été conservées, mais rembourrées pour plus de confort. À l’aube de l’ère du jet et des avancées technologiques des années 60, le casque Koss a adopté un look futuriste plus élaboré, se parant de courroies plus larges, de cadrans de radio et de coupes antibruit rappelant les casques des pilotes de chasse.

1966, la stratégie marketing du casque d’écoute Koss fut alignée à la culture pop tout au long des années 60 et 70. Des icônes allant de King Kong au bonhomme sourire – l’emoji originel – ont tenu la vedette dans leurs publicités, portant fièrement leurs écouteurs et présentant les nouveaux modèles comme le Easy Listening, aux détails en denim, et à l’oreillette Pneumalite, qui imitait la forme de l’oreille.

Koss fut également un pionnier en termes de collaboration de marque. Bien avant que les écouteurs Beats by Dre ne voient le jour, ils ont lancé les Beatlephones, des écouteurs en émail colorés cosignés Koss x The Beatles dont les coquilles étaient ornées de photos du groupe légendaire. Si les autocollants des Beatles nous semblent un peu ringards avec le recul, le design des écouteurs eux-mêmes – dotés d’une large courroie ainsi que de ferrures métalliques, et rembourrés de tissu bleu marine – était un solide exploit en matière d’écouteurs à coquilles pour l’époque. Le lancement des Beatlephones a étendu la portée des écouteurs – alors réservés aux férus de technologie – pour rejoindre la vaste cible des adolescents, préparant le terrain pour l’arrivée des modèles subséquents, principalement axés principalement sur les jeunes.

1969, après que Koss ait popularisé les écouteurs en tant que moyen de se couper du monde et d’écouter sa musique à fond sans déranger, leur concurrent Sennheiser a répliqué en concevant un casque qui permettrait de laisser légèrement circuler le son. Le Sennheiser HD414 fut le premier casque ouvert sur le marché. Doté de coquilles ventilées permettent aux sons de pénétrer de l’extérieur, ouvrant la porte à un futur rapproché où les écouteurs seraient bientôt portés en public plutôt qu’à la maison ou au bureau. Avec leur esthétique flashy et leur poids tout léger, les coquilles rembourrées de coussinets en mousse jaune vif des écouteurs – commercialisés sous le nom d’Open-Aire – laissaient deviner les premiers balbutiements de l’ère résolument techno des années 80.

1979, le lancement du Walkman, tout premier baladeur pour cassette stéréo portable et ultraléger, a fait passer la fonction existentielle du casque d’écoute d’une technologie permettant de se recentrer et de se couper de l’extérieur à un moyen de s’offrir une autonomie individuelle et une intimité sans frontières dans l’espace public. « Les technologies sonores continuent de faire du progrès, mais qu’en est-il de l’humanité? », clamait l’une des publicités du Walkman dans les années 80, positionnant le Walkman comme une expérience hybride techno-humaine complètement inédite. Conçu pour être porté en public, Walkman et ses écouteurs poids plume étaient composés d’une seule courroie métallique étroite reliant deux petits écouteurs recouverts de mousse. On pouvait donc désormais transporter son espace privé partout avec soi. Doté de deux prises afin de permettre une écoute partagée, le Walkman fut à l’origine de la montée en popularité des casques d’écoute individuels bon marché, faisant naître une demande qu’allaient bientôt chercher à combler des entreprises uniquement axées sur la technologie du casque d’écoute.

1990s, les années 90 ont été le théâtre d’une multiplication exponentielle des technologies musicales, des cassettes stéréo aux CD en passant par les cassettes audionumériques et les minidisques, ce qui engendra une panoplie de designs beaucoup plus variés dont certains deviendraient légendaires. Cet engouement pour les technologies de petite taille – comme le mini-lecteur CD – s’est traduit du côté des casques d’écoute, qui proposaient désormais des modèles plus compacts et moins dispendieux. Des mini-écouteurs en plastique étaient fournis en tant qu’accessoire complémentaire avec la plupart des nouveaux lecteurs de musique offerts sur le marché. Peut-être en réponse au déclin des écouteurs grand public au style peu attrayant, l’industrie de la mode et de la musique underground a tôt fait de récupérer le design robuste des écouteurs à coquilles des années 70 afin de proposer une alternative plus stylée aux mini-écouteurs bon marché. L’avènement de la culture rave, qui mit les DJ sous les projecteurs, créa une nouvelle association. Les écouteurs n’étaient plus désormais un accessoire destiné à la vie privée et aux esprits solitaires et réservés, mais bien un outil de socialisation de masse et de performance publique porté par ceux-là mêmes qui faisaient lever le party.

2001, lancé en 2001, l’iPod d’Apple fut à la musique numérique ce que le Walkman fut aux cassettes stéréo analogiques des années 80. Faisant honneur à sa signature (« 1000 chansons dans votre poche »), l’iPod était plus petit, plus léger et plus rapide que toutes les technologies qui l’avaient précédé, ses écouteurs blancs emblématiques faisant office de symbole visuel de cette innovation. Légers, élégants et instantanément reconnaissables, ces écouteurs se démarquaient aussi de leurs prédécesseurs. Les brillantes publicités d’Apple contribuèrent à créer une identité visuelle forte associant les écouteurs à l’iPod en montrant notamment la silhouette de Robert Longo dansant avec son iPod, le cordon blanc de son appareil contrastant avec le décor. Dans ces annonces, la technologie iPod est au premier plan, alors que l’utilisateur est relayé dans l’ombre, faisant de celui-ci une espèce de porte-étendard humain au service de la haute technologie. Avant de lancer son iPod, Apple n’avait pas connu de succès de masse depuis des années. L’iPod est arrivé pile au moment où le monde marquait un virage fulgurant vers les médias numériques. Son look minimaliste à la fois punk et sportif allait bientôt devenir l’emblème moderne du nouveau millénaire.

2004, avec l’apparition de la technologie Bluetooth en 1999, le câble qui reliait les écouteurs à une autre source n’était plus nécessaire. Les premiers utilisateurs de cette technologie d’écoute sans fil étaient surtout des hommes d’affaires coiffés de casques à oreillette connectés à leur Blackberry, ce qui a conféré à Bluetooth une aura peu sexy dès ses premières heures. Bien avant que Demna Gvasalia ne lance sa collection Balenciaga 2017 inspirée du style col blanc hardcore, l’homme d’affaires moyen arborait fièrement son hideuse oreillette de par les corridors de son habitat naturel : la tour à bureaux. Au début des années 2000 et 2010, des fabricants comme Bose et Beats ont toutefois commencé à proposer des casques d’écoute Bluetooth au look plus classique et tendance, conjurant enfin la malédiction fashion de cette technologie.

2008, on ne pourrait se remémorer les hauts faits de l’histoire des écouteurs sans parler de la gamme Beats by Dre, lancée en 2008. Cette collection d’écouteurs reprenait et amplifiait plusieurs des attributs qui avaient conféré aux écouteurs leur « coolitude » légendaire. Ils conjuguaient le caractère techno des écouteurs stéréo de Koss à l’esthétique pop et colorée des Beatlephones, le tout rehaussé par les avancées technologiques des technologies antibruit et Bluetooth. Beats a même infusé une touche minimaliste à son produit en proposant un design plus harmonieux et en rejetant les ferrures et les joints métalliques. Avec Beats, les écouteurs sont devenus un accessoire mode à part entière et non une simple technologie au service de notre vie sociale et privée.

2010s, au moment où les iPhones et autres téléphones intelligents ont envahi le marché, les écouteurs étaient déjà partout. Après le succès monstre des Beats aux couleurs éclatantes, un tsunami de nouveaux écouteurs au design moins volumineux a déferlé sur ce marché de consommateurs constamment connectés à leurs appareils mobiles. Les collaborations de marque, comme les HeartBeats de Lady Gaga – des mini-écouteurs en forme de diamants – ont permis aux célébrités et aux marques de mode d’unir leurs forces pour redéfinir la portée des technologies destinées à l’individu. Même les écouteurs style « tour de cou », associés dans les années 90 à des modèles aux courbes loufoques évoquant une esthétique « sport extrême », se sont faits plus sophistiqués et minimalistes, notamment avec les Plantronics Backbeat Fit. De nouveaux écouteurs dotés d’éléments pivotants – comme les Oppo PM3 – ont rendu le port du casque autour de la nuque plus confortable, en faisant presque une forme de bijou et contribuant à alimenter le caractère fashion de cet accessoire. La conception interne des écouteurs s’est aussi perfectionnée avec des innovations comme les conducteurs magnétiques planaires, élargissant la gamme de fonctionnalités sonores offertes et complexifiant plus que jamais le processus d’achat des écouteurs. Les grands classiques comme le casque antibruit Bose QuietComfort, inventé en 1989 par un ingénieur dans le but d’offrir plus de confort dans les avions, sont toutefois demeurés de bons vendeurs. On peut maintenant trouver des écouteurs adaptés à chaque style et à chaque usage. Le principal défi consiste à déterminer lesquels conviendront vraiment le mieux à nos besoins esthétiques et techniques.

 Source : ssense

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