Depuis 1985, la Jordan de Nike est la star des sneakers. Détournée par les rappeurs, les skateurs, revisitée par la mode, courtisée par le luxe, cette basket plaît à tous les âges, se vend – et se revend – à prix d’or.
La chaussure de sport portée en ville est une tendance phare qui ne s’essouffle pas. Le Musée de l’Homme lui consacre cet automne une exposition, « Sneakers, les baskets entrent au musée ! », et envisage ce phénomène de société sous le prisme anthropologique.
Le propos de l’exposition dirigée par la commissaire Noémie Verstraete, est illustré par 70 paires emblématiques qui racontent à la fois l’histoire de l’objet et la construction de sa mythologie en tant qu’icône pop. Trois semaines avant l’inauguration, la plupart des pièces étaient déjà en place mais on attendait encore l’un des joyaux de l’exposition, en cours d’authentification : la Air Jordan 1 qui porte bien son numéro et demeure en tête de tous les classements de sneakers, trente-six ans après son lancement.
Noémie Vestraete tenait à exposer un exemplaire original de cette basket mythiques dont les 60.000 premiers exemplaires se sont vendus en un temps record alors que Michael Jordan dribblait sur les parquets de la NBA depuis moins de six mois. Sur la plate-forme d’échanges StockX, la AJ1 est encore aujourd’hui, l’indéboulonnable best-seller malgré les multiples déclinaisons, rééditions, capsules et drops orchestrés depuis par Jordan Brand qui édite toutes les baskets Jordan et les collections textiles associées depuis 1997. En juin dernier, Christie’s New York, en tandem avec Stadium Goods – une enseigne new-yorkaise spécialisée dans les sneakers vintage -, organisait une vente dédiée pour la deuxième année consécutive. Un exemplaire des débuts ayant appartenu à un représentant de Nike a été adjugé à 27.500 dollars. Un joli score qui fait pâle figure comparé à la vente en 2020 d’une paire chaussée par Michael Jordan lui-même pour quelque 615.000 dollars.
Source: lesechos