« Selon Inoxtag » :
Depuis petit, j’ai toujours admiré ceux qui se dépassent, sûrement à cause des mangas que je lis, où les héros réalisent leurs rêves impossibles. À l’époque, je vivais mes grandes aventures à travers les jeux vidéo, comme Minecraft, où je pouvais vivre des aventures avec mes amis. J’ai eu envie de partager ça, alors j’ai créé ma chaîne YouTube.
Ma première vidéo sur YouTube était un rêve devenu réalité, et aujourd’hui, on est 100 000 abonnés ! Je me suis alors lancé des défis, comme survivre à une invasion de zombies ou passer 7 jours seul sur une île déserte. Vous avez été de plus en plus nombreux à suivre mes aventures, et YouTube m’a permis de réaliser mes rêves.
Il y a un an, j’ai annoncé une nouvelle aventure : je voulais grimper l’Everest, le plus haut sommet du monde.
L’Everest est la plus haute montagne du monde, située dans l’Himalaya entre le Népal et la Chine. C’est un sommet mythique qui attire les alpinistes, mais il présente de gros dangers : des crevasses, un froid extrême qui peut geler des parties du corps, des avalanches, et l’altitude qui affaiblit le corps.
Au-delà de 7500 m, on entre dans la « zone de la mort », où il n’y a pas de secours, et des problèmes graves comme des œdèmes ou la perte de la vue peuvent survenir. Malgré cela, des expéditions ont tenté de l’atteindre pendant des années, et c’est en 1953 qu’ Edmund Hillary et Tenzing Norgay sont arrivés au sommet pour la première fois.
Début 2023, alors que je n’avais aucune expérience en alpinisme et que je ne faisais pas de sport, j’ai annoncé dans une vidéo mon objectif de gravir l’Everest d’ici un an. Pendant la préparation, je me compare à un cyborg et parle de la « mentalité shōnen », inspirée des mangas. Selon Le Monde, ce discours montre que je veux prouver que la réussite vient de la volonté et que j’aspire à devenir un « vrai gagnant ».
Le 6 avril 2024, après un an de préparation, je commence mon expédition. Le 31 août 2024, j’ai annoncé la sortie de mon documentaire « Kaizen » pour septembre 2024.
« Un documentaire sur l’Everest entre critique du consumérisme et contradictions » :
Inoxtag dit que son documentaire critique les effets du consumérisme et du tourisme de masse, comme la pollution et l’exploitation des sherpas, et qu’il veut sensibiliser les jeunes à ces problèmes. Il veut montrer que le « business de l’Everest » entraîne des défis environnementaux et des accidents chaque année.
Cependant, l’alpiniste Marc Batard considère que le projet d’Inox tag illustre la commercialisation croissante de l’Everest. L’alpiniste Pascal Tournaire, qui a gravi l’Everest en 1990, souligne une contradiction dans le film : il critique la surfréquentation tout en essayant d’attirer un large public pour de nouvelles ascensions.
Selon un article de Libération, certains pensent que l’Everest n’a pas besoin de nouvelles tentatives d’ascension par des célébrités et que le respect du sommet pourrait signifier ne pas y aller. Plusieurs critiques regrettent que le documentaire ne parle pas du changement climatique et de son impact sur les glaciers, ni de l’empreinte carbone importante d’un tel voyage.
« Un succès impressionnant au box-office pour Kaizen » :
Le documentaire a été projeté lors d’une séance unique le 13 septembre dans de nombreux cinémas en France et à l’étranger, attirant environ 300 000 spectateurs. Ce chiffre est impressionnant, même plus élevé que celui du premier jour de sortie du plus grand succès de l’année, un p’tit truc en plus (en tenant compte des ventes de billets dans les pays francophones pour Kaizen).
La vente des billets a suscité un grand engouement, malgré une diffusion gratuite prévue le lendemain sur YouTube. Cette réussite montre que les productions de ce type deviennent de plus en plus professionnelles et peuvent désormais s’imposer au cinéma.
Depuis une semaine, la controverse grandit parce que la dérogation pour la sortie spéciale du film au cinéma n’a pas été respectée. Cette dérogation devait permettre une sortie un mercredi et imposait un délai minimum avant que le film ne soit disponible en vidéo. Il semble que la demande ait été si forte que la situation a échappé à tout le monde. Au départ, le film devait être projeté dans 500 salles, mais finalement, il est diffusé dans environ 800.
« Une découverte de soi » :
En parlant de son expérience, ce jeune homme explique : « Ça a pris un an. J’ai appris l’alpinisme et les valeurs de la montagne comme le partage, la confiance, le respect et l’humilité. La montagne est un endroit spirituel. Cela m’a permis de quitter mon monde virtuel pour me reconnecter à la nature et à moi-même.
Sur YouTube depuis que je suis petit, beaucoup de gens me suivent, et tout tourne souvent autour de moi. En arrivant dans un endroit où je ne suis personne, j’ai pris du recul.
J’ai aussi compris que les grandes aventures se font toujours avec les autres. Mathis, le chef de l’expédition, les sherpas et toute l’équipe m’ont beaucoup aidé. J’ai appris des autres, avec l’idée de vivre des aventures pour devenir meilleur chaque jour. »
« La beauté de la création » :
Au-delà de son immense succès, il montre une belle maturité et un exemple inspirant de dépassement de soi. Beaucoup de jeunes ont besoin de modèles et de projets qui les motivent. Cela nous rappelle les paroles du général Pierre de Villiers, qui admire le potentiel des jeunes des cités, à condition de leur donner des objectifs clairs et un bon encadrement.
En ce qui concerne l’exploit sportif, il est important de noter qu’environ 30 % des personnes qui tentent de gravir l’Everest échouent, car cette aventure est souvent réservée aux alpinistes expérimentés. La réussite d’Inox tag est donc impressionnante.
Le nom népalais de l’Everest, « Chomolungma », qui signifie « déesse des vents », montre bien la difficulté de cette montagne, surtout avec ses vents glacés qui peuvent se lever rapidement. Soixante et un ans après le premier succès de sir Edmund Hillary et de son sherpa Tenzing Norgay, l’Everest demeure un mythe et un symbole de la beauté de la nature.