C’est une question qu’on se pose souvent quand on pratique le graffiti, le pochoir ou encore la peinture sur tableau : Comment fonctionne la bombe spray aérosol ?
Découvrons ensemble qui est son inventeur, quelle est son fonctionnement et son évolution.
Bah quoi ? ça vous intéresse pas ? C’est quand même grâce à cet inventeur que vous pouvez pratiquer le tag et le graffiti avec cette aisance et cette facilité ! Un peu de culture et d’Histoire ne vous fera pas de mal ! :p
Dès 1862, des scientifiques et ingénieurs s’intéressent de près à la création d’un « diffuseur de liquides ». Au départ un simple tube plongeur avec une valve dans un flacon semble être les prémices de la bombe aérosol.
Le système sera perfectionné durant la Seconde Guerre Mondiale par Lyle Goodhue et William Sullivan pour les besoins de l’armée américaine. OUI, oui …. Ils sont partout !! Destinés à un usage militaire (comme par hasard !!), ces premiers aérosols sont des insecticides. Héritier de ces inventions, l’américain Edward Seymour met au point la première bombe de peinture aux alentours de 1950. La bombe est donc cylindrique, en aluminium et surtout parfaitement hermétique, ce qui n’était pas le cas des premiers prototypes ! On imagine aisément les nombreux « fails » lors de la création de cette douce invention.
Ici, une photo du brevet de l’invention datant du 25 décembre 1951, Joyeux Noël pour les futurs graffeurs donc !!
C’est seulement après la guerre que l’usage civil de la bombe semble peu à peu se développer. Présents un peu partout dans notre quotidien, les aérosols sont perfectionnés depuis plus de cinquante ans.
De quoi est composée une bombe de peinture ?
Une bombe de peinture aérosol est un récipient cylindrique sous pression qui permet la diffusion du produit contenu dans la bombe. La plupart du temps, il contient un produit actif, un gaz propulseur et un ou plusieurs solvants.
Voici la liste des éléments d’une bombe aérosol :
- Diffuseur (ou « caps » pour les graffeurs)
- Joint interne
- Joint externe (non pas ce à quoi vous pensez..)
- Coupelle
- Gicleur (toujours pas ce à quoi vous pensez)
- Soupape
- Ressort
- Corps de valve
- Tube plongeur
- Bille (permettant le mélange des produits contenus dans la bombe aérosol)
A l’intérieur, ce qui est appelé sur le schéma « phase liquide » est composée dans le cas d’une bombe de peinture de pigments mélangés à un gaz liquéfié et sous pression à base de solvants (les fréons). Ce sont des dérivés du méthane et du propane.
Comment marche un bombe de peinture aérosol ?
Là on est sur de l’action de type simple !! Après tout, j’ai voulu faire cet article alors je vais jusqu’au bout ! Voici comment fonctionne la bombe de peinture :
- On secoue de haut en bas la bombe afin de mélanger la peinture et les solvants présents dans la bombe. Cela permet d’avoir un produit homogène à la sortie pour une diffusion uniforme et propre.
- On appuie avec son index sur le caps ou diffuseur
- La valve s’ouvre (empêchant en temps normal la diffusion de la peinture sans la pression sur le diffuseur)
- La gaz présent dans la bombe fait pression sur le mélange « solvant/produit actif (peinture acrylique par exemple)
- La pression exercée fait montée le mélange dans le tube plongeur
- Le mélange (peinture, solvant, insecticide, etc..) est propulsé par l’orifice du diffuseur ou caps. En contact avec l’air, le gaz passe de l’état liquide à l’état gazeux, dispersant avec lui les pigments. La bille ou « agitateur » permet de mélanger.
1 – SE PROTÉGER
Mettez des gants et un masque ! On ne vous le dira jamais assez ! Les solvants sont très toxiques pour la santé !
2 – SECOUER LA BOMBE
Avant de faire votre premier tracé, il va falloir secouer pendant deux bonnes minutes votre bombe de haut en bas. Pourquoi ? Cela permet à la bille de mélanger le contenu de la bombe afin d’avoir un tracé propre et homogène.
3 – FAIRE DES TESTS
Faites des tests sur du carton ou sur une zone non visible voire même que vous recouvrirez plus tard. Cela va vous permettre de vous familiarisez avec le jet et donc d’avoir des traits plus ou moins fins, des gouttes ou des grandes surfaces. Ne négligez pas l’importance du choix du « caps ».
4 – APPLIQUER LA PEINTURE
Je vous invite à éviter de bosser en plein soleil. J’ai souvenir d’avoir assisté à un Meeting Of Styles ou les graffeurs fondaient littéralement au soleil.. Faites des couches fines et répétées plutôt que d’en faire une seule qui coulera. Petite astuce pour les grandes zones de remplissage : pour un rendu homogène passez une fois à la verticale et une fois à l’horizontal. 😉
5 – PURGER SA BOMBE
Très simple : mettez votre bombe la tête en bas et pulvériser un peu de peinture jusqu’à n’avoir que du gaz qui sors. Cette purge permet avant tout que le skinny ou « caps » se bouche. Cette méthode permet d’avoir des caps qui durent plus longtemps et des bombes propres (pas de coulures).
6 – JETER SA BOMBE
Une fois la bombe vide (quand la peinture ne sors plus et que seul le gaz sort) , jetez vos bombes dans les poubelles jaunes !! Faites pas les cons, ça pollue un max donc surtout ne METTEZ PAS VOS BOMBES USAGÉES DANS LA POUBELLE CLASSIQUE !
Pourquoi la bombe de peinture est dangereuse ?
Au départ très polluant, la composition chimique sera modifiée par la suite pour limiter l’impact nocif des solvants sur la couche d’ozone. Aujourd’hui nombreuses sont les marques qui ne respectent pas les engagements envers l’écologie. Bien des bombes de graffeurs sont pleines de produits chimiques très toxiques pour l’environnement mais également pour l’homme.
De même, bien que le métal soit recyclable une fois la bombe vide, personne (oui oui j’insiste là dessus) ne sais où les mettre. Elles ne vont pas dans les poubelles classiques mais doivent faire l’objet du tri sélectif.
Elles sont extrêmement inflammables et peuvent exploser si elles entrent en contact avec le feu ou une chaleur dépassant les 50 degrés. Qui n’a jamais vu un débile mettre son briquet devant son déodorant pour faire une belle flamme ? boarf… la jeunesse…
Je vous invite à graffer et réaliser vos fresques avec des gants en latex et un bon masque pour éviter d’inhaler les solvants qui risqueraient de provoquer une irritation de votre gorge et de vos poumons. J’ai moi même déjà fais les frais de plusieurs heures de « bombing » sans protection qui s’est soldé par des maux de têtes abominables et une nausée bien prononcée…
Outil principal du writer, du graffeur, du tagueur, du vandale, du pochoiriste ou du street artiste, elle n’a désormais plus de secret pour vous. Au départ volées dans les grand magasins au début des années 80 à Paris, la bombe aérosol se trouve aujourd’hui dans tous les magasins. Étant filmé en permanence, les graffeurs ne volent plus mais achètent leurs bombes. C’est moins folklo mais plus réglo !
Source : slave2point0 . com